Histoire de Stutzheim
Des tribus d’agriculteurs et d’éleveurs, venues de la région danubienne, ont occupé le site dès la période rubanée (4.500 av. J.C.). Au lieu-dit Hengstweg (chemin des étalons), des traces de leurs cabanes et des poteries décorées de rubans (d’où le nom de la période) ont été mises à jour en 1900 lors de la construction d’une voie de tramway. D’importants vestiges romains sont, pour leur part, vraisemblablement, à l’origine de la dénomination du village, car, selon certains historiens, le préfixe Stutz provient du mot latin statio, lieu d’arrêt ou relais. Une collection de fers à cheval d’origine romaine conforte cette hypothèse.
La vocation agricole s’est confirmée au Moyen Age. La lointaine abbaye de Schwarzach, en Pays de Bade, y possédait alors une ferme seigneuriale, de même qu’un moulin sur la Souffel, vendu en l’an 1400.
Situé sur la voie royale Paris-Strasbourg, le village est devenu en 1682 le siège d’un relais de poste, où les diligences et autres voitures de poste s’arrêtaient pour laisser monter ou descendre les voyageurs, mais aussi pour changer d’attelage afin de parcourir une nouvelle étape avec des chevaux frais. En 1784, le maître de poste était encore un homme fortuné : son établissement comptait 26 chevaux et poulains. Mais, le trafic a pratiquement cessé vers 1807 avec la construction d’un nouveau relais à Ittenheim, sur la nouvelle route impériale (actuelle RN 4).
De nouveaux moyens de transport sont apparus à la fin du XIXe siècle. Stutzheim a obtenu en 1887 une station du tramway de la ligne Strasbourg-Truchtersheim, ainsi qu’une gare aux marchandises, notamment affectée au chargement des betteraves sucrières destinées à la Sucrerie-raffinerie d’Erstein.
Le développement de cette culture a été encouragée par Michel Quirin, alors maire de Stutzheim et ancien député au Parlement allemand à Berlin. Ce précurseur en matière agricole a fait construire en 1890, à la sortie de la localité, une ferme-modèle consacrée également à l’élevage et à la production laitière. Sous son impulsion, le ban communal a fait l’objet d’un remembrement rural qui fut la première opération de ce type dans la province d’Alsace-Moselle.
Histoire d'Offenheim
Le nom d’Offenheim apparaît, sous sa forme actuelle, dès l’an 742 dans un acte de donation de terres en faveur de l’abbaye bénédictine de Wissembourg. Au vu de découvertes faites en Pays de Bade sur un site appelé au Moyen Age Monasterium Offoniswilarii, les historiens mettent le préfixe Offen en lien avec le nom d’un moine irlandais, appelé Offo. Ce religieux a fondé une abbaye près de Schuttern au temps du roi Dagobert. Vénéré dans divers lieux de la plaine du Rhin, son nom serait à l’origine des toponymes Offenburg, Offendorf, Offenbach, Offenheim près de Worms et Offenheim dans le Kochersberg.
Des traces d’un dispositif de défense restent visibles à Offenheim. Le clocher, construit en briques au XIIe siècle, était, de toute évidence, avec ses meurtrières, une tour de garde et de refuge en cas de péril ou d’invasion. Une carte géographique de 1760 montre que le village avait la forme d’un pentagone (figure régulière à cinq côtés), avec le clocher au centre et un calvaire à chaque extrémité en guise de protection. En outre, les actes notariés du XVIIIe siècle citent encore le Dorfgraben, fossé de défense entourant le village et comportant sans doute une levée de terre servant de rempart. Le mur extérieur d’une ancienne grange est encore munie de canonnières.
Le chœur et la nef de l’église datent de 1789 ; l’édifice abrite des autels de la fin du XVIIIe siècle et un tableau représentant saint Arbogast, l’un des premiers évêques de Strasbourg vers 550.
Sur le parvis de l’église se trouvent deux monuments : un calvaire élevé à la mémoire d’un habitant du village décédé accidentellement en 1795 et le Monument aux morts dédié aux victimes militaires des deux guerres mondiales. Dans le cimetière qui entoure l’église, une famille a fait placer vers 1855 un Mont des oliviers ; quatre statues en grès et grandeur nature évoquent un épisode de l’Evangile, le jeudi saint. Autour du Christ en prière dorment ses disciples Pierre, Jacques et Jean.
Non loin du lieu de culte, plusieurs grandes fermes des XVIIe et XVIIIe siècles se répartissent de façon harmonieuse; elles sont le reflet d’une période de paix et de prospérité économique.
Aujourd’hui, l’agriculture est plus particulièrement orientée vers la production de maïs, de tabac, de houblon et de betteraves à sucre. L’élevage a totalement disparu ; dans les années 1960-80, de nombreux producteurs de lait venaient encore, deux fois par jour, apporter leur production à la centrale de collecte, le Melich-Hiesel, lieu de rencontre et de discussion. Ce bâtiment, qui existe encore, avait abrité, jusqu’en 1956, les transformateurs électriques qui alimentaient la ligne du tramway Strasbourg-Truchtersheim.
Il y a 80 ans : l'incorporation de force
« Cette journée a eu une résonance particulière en Alsace. Le 25 août 1942 était promulguée l’ordonnance de l’incorporation dans l’armée allemande des jeunes Alsaciens.
Le 22 juin 1940, le maréchal Pétain signait l’armistice. La France était vaincue. Si officiellement la convention d’armistice restait muette sur le sort de l’Alsace et de la Moselle, Hitler avait décidé de les annexer au IIIe Reich. Pour réaliser cette épreuve de force, c’est-à-dire une annexion de fait et non de droit, il donna au Gauleiter du pays de Bade, Robert Wagner, le titre de Gauleiter du Bas-Rhin et du Haut-Rhin, c’est-à-dire chef de l’administration politique et civile de l’Alsace, avec pour consigne de s’atteler à la germanisation et à la nazification de la région. Il procédera avec méthode et brutalité pour modifier l’environnement et créer les conditions favorables. Le 8 mai 1941, une ordonnance de Wagner rendit obligatoire le RAD, le Reichsarbeitsdienst, service national du travail, qui était en réalité une véritable préparation militaire. Tout jeune, garçon ou fille, entre 17 et 25 ans, devait accomplir une formation obligatoire. On y exigea un serment de fidélité au Führer.
En janvier 1942, Wagner rendit obligatoire l’inscription des jeunes garçons dans la Hitlerjugend, les jeunesses hitlériennes, et des jeunes filles dans la Bund Deutscher Mädel : l’Union des jeunes filles allemandes. Puis le 25 août 1942, Wagner promulgua l’ordonnance sur l’introduction du service militaire obligatoire en Alsace au bénéfice de l’Allemagne, « la Wehrpflicht ». Comme l’annexion était de fait, l’incorporation était de force. En regard du droit international, l’enrôlement « de force » dans une armée étrangère est un crime de guerre. L’incorporation de force fut un véritable choc dans nos villes et villages, un traumatisme familial et collectif. Des représailles envers les familles étaient organisées contre les réfractaires. Malgré les menaces, 12 000 Alsaciens réussirent à s’échapper, alors pour pallier ce refus d’obéissance, les nazis trouvèrent une parade impitoyable. Le 11 février 1943, Wagner ordonna que tous ceux qui ne se présenteront pas au conseil de révision soient envoyés au camp de Vorbrück - Schirmeck d’où ils seront escortés directement dans des bataillons disciplinaires.
L’implacable mécanique nazie s’employait à broyer toute velléité de rébellion. La terreur a toujours été le seul langage connu des dictateurs et des autocrates de tout bord.
Les incorporés de force, 100 000 en Alsace de 21 classes d’âge, de 1908 à 1928, et 30 000 en Moselle, seront à 90 % engagés sur le front Est, pour défendre une cause qui n’était pas la leur. À leur souffrance morale s’ajoutèrent les pires souffrances physiques. Ceux qui furent faits prisonniers connurent des conditions de détention effrayantes, comme au sinistre camp de Tambov en Russie, symbole du calvaire des incorporés de force. Le bilan humain de l’incorporation de force est lourd. 30 000 ne reviendront pas, les corps des 21 000 morts au combat reposent dans les cimetières allemandsdisséminés à travers l’Europe, et on estime à ce jour à 9 000 le nombre de disparus. Les survivants ont dû se reconstruire, psychologiquement et physiquement, les nuits longtemps hantées par les traumatismes endurés.
N’oublions pas les Malgré-elles, ces 15 000 femmes incorporées dans les organisations nazies : dans le Reichsarbeitsdienst ou dans le KHD, le Kriegshelfsdienst, le service auxiliaire de guerre. Envoyées dans des camps, elles ont été endoctrinées, soumises aux pires humiliations et souffrances, à des conditions de travail épouvantables. On leur a volé leur jeunesse et souvent leur santé. Leur destin tragique fait partie de notre histoire nationale. Il est de notre mission de garder vivante leur mémoire et de la transmettre aux jeunes générations. Les manuels d’histoire, hélas, sont encore largement muets sur leur sort.
Que leur expérience nous garde vigilants, aujourd’hui plus que jamais, alors que la guerre est devant nos portes. Sachons préserver et défendre nos valeurs, aujourd’hui européennes, la liberté et la démocratie, le droit à la justice et le refus de l’arbitraire, en dépit du prix à payer. L’actualité en Ukraine nous donne une illustration glaçante et insoutenable de leur fragilité.
Garder leur mémoire implique notre devoir d’expliquer l’ignominie de toute guerre, le danger des nationalismes et des totalitarismes, pour que dans notre monde dangereux et surarmé se réalise enfin le rêve d’une paix universelle et durable dans le respect des libertés, de l’égalité et de la dignité de chacun ».
Marie-Thérèse WACK
Présidente du Souvenir Français
Cour Raymond Matzen
Raymond Matzen est né à Strasbourg en 1922 ; il y fait ses études au lycée Kléber puis au collège d’Issoire où il est réfugié pendant la Seconde Guerre mondiale. Une fois la paix revenue, il poursuit des études de lettres (allemand, anglais et phonétique) aux universités de Fribourg-en-Brisgau, de Strasbourg ainsi qu'à la Sorbonne. Correcteur et traducteur aux Dernières Nouvelles de Strasbourg entre 1945 et 1947, il devient professeur agrégé d'allemand avant d’entamer une carrière universitaire. Maître de conférences en linguistique et dialectologie, il publie un atlas linguistique en 1969, et dirige l’Institut de dialectologie à la Faculté des lettres de Strasbourg de 1970 à 1988. Raymond Matzen s'engage dans la défense et l’illustration du dialecte alsacien. Il a notamment été conseiller littéraire du Théâtre alsacien de Strasbourg et a présidé l’Institut des Arts et Traditions populaires d’Alsace.
Comme précédemment, il suffirait d’ajouter une lettre pour transformer la cour Raymond Matzen en cours du professeur Raymond Matzen, auteur de nombreux ouvrages sur la langue alsacienne : « Wie geht’s », « Éloge de la tarte flambée - Flammekueche », mais aussi du savoureux « Petit-dictionnairedes-injures-alsaciennes ». Et d’un ouvrage remarquable qui a nécessité un immense travail, en collaboration avec le pasteurDaniel Steiner : la traduction de la Bible en alsacien « D’Biwel uf elsassisch ».
Raymond Matzen, éminent professeur reconnu de tous, décède à Strasbourg en 2014 à l’âge de 92 ans. En hommage au bilinguisme de Raymond Matzen, le nom alsacien du lieu-dit « S’Ewerderfel », le haut du village, est apposé sur la plaque de la Cour Raymond Matzen.
Cour Georges Holderith
Georges Holderith est né à Lauterbourg en 1912 où il effectua sa scolarité à l'école primaire, puis à l'école primaire supérieure, actuel collège qui porte désormais son nom. Instituteur puis inspecteur des écoles primaires, Georges Holderith réussit en 1947 l'agrégation d’allemand. Nommé d'abord au lycée Blaise Pascal de Clermont-Ferrand, il revint à Strasbourg au collège technique industriel, devenu entre-temps le lycée Louis Couffignal. Georges Holderith est un illustre germaniste, auteur d'une méthode d'enseignement de l'allemand dès l'école primaire. Une pédagogie active qui privilégie l'apprentissage de la langue en situation, par des sketches, ainsi que des méthodes audiovisuelles. Il est nommé inspecteur d'académie en 1954, devient directeur adjoint de l’enseignement du premier degré au ministère de l’Éducation nationale à Paris, puis inspecteur général de l'instruction publique. Il publie une anthologie, « Poètes et prosateurs d'Alsace », vaste panorama de la littérature alsacienne des origines à 1978.
Il a rédigé quantité d’ouvrages pédagogiques : notamment la collection « Wir lernen Deutsch ». Officier de la Légion d'Honneur, Commandeur des Palmes Académiques, premier lauréat de l'Institut des Arts et Traditions Populaires d'Alsace, Georges Holderith s'est vu décerner également, en raison du rôle déterminant qu'il a joué dans les relations culturelles francoallemandes, la plus haute distinction civile de la République Fédérale d'Allemagne. Tous ces honneurs portent témoignage des services éminents que cet Alsacien a rendus à l'Alsace et à la France. Il décède en 1978.
Petit clin d’oeil : en l’honneur de Georges Holderith auteur d’une méthode d’enseignement qui porte son nom, on aurait pu imaginer de nommer cette cour « le cours Georges Holderith ». En hommage au bilinguisme qu’il a ardemment défendu, le nom alsacien du lieu-dit : « de Schüelgàrte », le potager de l’instituteur, autrefois situé au bout de l’actuelle rue des Rosiers, figure sur la plaque de la Cour Georges Holderith.
Rue de la Croix de St André
Le blason de la communauté villageoise d’Offenheim, une croix couchée dite de Saint André, apparait pour la première fois dans l'Armorial général d'Hozier qui, selon un édit royal de 1696 décidé par Louis XIV, fait réaliser un inventaire des blasons de tous les villages de France entre 1696 et 1702. Il est décrit ainsi : « D'argent au sautoir de gueules », la couleur « gueules » étant
le rouge.
À cette époque, Offenheim était un petit village de moins de 200 habitants. Il faisait partie du bailliage du Kochersberg, un territoire de 28 villages qui était la propriété des évêques de Strasbourg. La gestion des affaires administratives et judiciaires était confiée à un bailli siégeant à Saverne sous l’autorité du prince-évêque, cardinal de Rohan. Le village était administré par un Schultheiss (prévôt) nommé par le bailli sur proposition des chefs de famille et assisté par plusieurs élus locaux. Vers 1702, le Schultheiss d’Offenheim s’appelait Jean Christmann, propriétaire et exploitant de l'actuelle ferme Bauer. Par ailleurs, les habitants d’Offenheim devaient verser chaque année la dîme (un 10ème des récoltes) aux chanoines du chapitre St Pierre-le-Vieux à Strasbourg, appelé décimateurs, chargés de la construction et de l'entretien du clocher et du choeur de l’église.
On ne connaît pas les raisons qui ont conduit, vers 1700, au choix de la croix de St André pour le blason d’Offenheim. Selon le livre de Maurice Ruch, consacré aux maisons à colombages, « la croix de St André est symbole ou signe de prospérité, de fécondité et d’une nombreuse descendance ». Or, selon notre historien Albert Lorentz, cette même croix apparait très souvent sur les colombages des maisons alsaciennes autour de l’église d’Offenheim. Les émissaires du Roi venus à Offenheim vers 1700 pour s’enquérir d’un blason local, et en l’absence de blason aristocratique, auraient-ils décidé d’employer cette caractéristique architecturale ? Ou bien, nos élus ont-ils été bien inspirés de faire cette proposition, comme ceux de Truchtersheim qui ont choisi le soc de charrue ou ceux de Pfettisheim une pince ? Rien n’est établi historiquement, mais cette hypothèse serait aussi crédible que séduisante.
Ici, la croix de St-André n’est pas considérée comme un symbole religieux, mais plutôt un signe multiplicateur, un signe de réussite, d’abondance et de prolificité, présent sur les anciennes façades des maisons alsaciennes. Comme pour la plupart de rues de la commune, la plaque bilingue fait référence au nom alsacien du lieu-dit qui apparait aussi sur le plan cadastral : « Züem kúrze Peter ».
Les 150 ans de l'église de stutzheim
Une première chapelle existait à Stutzheim en l’an 1154 ; elle appartenait aux moines de l’abbaye de Schwarzach dans le Pays de Bade, qui étaient aussi propriétaires d’une grande ferme et d’un moulin sur la Souffel. Un siècle plus tard, a été construite une petite église paroissiale entourée par le cimetière.
Le 16 septembre 1866, le conseil de fabrique de la paroisse de Stutzheim-Offenheim s’est réuni sous la présidence de Jacques Wack, agriculteur à Offenheim (act. ferme Lux) et a délibéré sur les
mesures à prendre d’urgence à propos de l’église de Stutzheim, car cette ancienne église était à la fois en mauvais état et trop petite pour accueillir la population des deux villages (544 habitants) lors de certaines fêtes solennelles.
Une première en Alsace-Lorraine, Un remembrement rural à Stutzheim en 1898
Après la guerre de 1870-1871, l’Alsace fut rattachée au Reich allemand ; beaucoup de réformes furent alors introduites dans notre province, en particulier celle du cadastre.
Une loi du 30 juillet 1890 créa une procédure de remembrement rural (Flurbereinigung). Cette procédure consiste à effacer l’ancien plan dans la partie rurale du ban, dont le morcellement est devenu excessif au fil des siècles. L’objectif est de créer de grandes parcelles ainsi qu’un réseau de chemins d’exploitation.
C’est dans la commune de Stutzheim que fut réalisé le premier remembrement rural d’Alsace-Lorraine.
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L’ancienne chapelle de Stutzheim dédiée à St Michel et à Ste Apolline
Jusqu'en 1956, une petite chapelle se trouvait au coin de la route de Saverne et de la rue du Moulin à Stutzheim. Elle fut consacrée au culte le 10 octobre de l'an 1701 et dédiée alors à Notre-Dame, Marie-la-Reine.
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A propos des fonts baptismaux de l’église de Stutzheim
Le petit prince… et la fille de l’aubergiste de Stutzheim
Il était une fois… un petit prince, né à Strasbourg le 25 août 1786 dans un salon de l’actuel Palais du Gouverneur militaire de Strasbourg.
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Petit historique, les années en 9...
En 909 de l’ère romaine (c.à.d. 160 ans ap. J-C) :
Depuis un certain temps, les soldats romains de la VIIIème Légion, cantonnés dans le camp fortifié d’Argentoratum (futur Strasbourg), sont devenus ingénieurs et cantonniers. A défaut d’opérations militaires, les légionnaires réalisent d’importants travaux routiers en direction de Tres Tabernae (Les trois tavernes, futur Saverne) ; ils viennent d’entreprendre la construction d’un pont sur le ruisseau Suvela. Ces grands travaux permettront un déplacement plus rapide des convois militaires. Soucieux de l’hygiène publique, les troupes d’occupation ont aussi décidé de poser, le long de la nouvelle route, une double canalisation qui amènera l’eau des sources de la Suvela jusque dans les bains urbains. Fait remarquable : cette eau ne gèle pas en hiver.